24 octobre 1870 | Algérie: Un décret donne la citoyenneté française à 37 000 juifs

Dans la foulée, les colons originaires d’Europe (Italie, Espagne, Malte…) sont aussi francisés en bloc. Quant aux musulmans d’Algérie, ils sont maintenus dans le statut d’indigène. C’est le début d’une fracture douloureuse et irréductible entre les deux communautés.

Du royaume arabe à la colonie

Dans les années 1860, prenant acte de la fin de la conquête de l’Algérie, Napoléon III préconise l’instauration d’un royaume arabe sous protectorat français, un peu comme il en ira plus tard avec le royaume du Maroc. Lui-même aurait eu le titre de « roi des Arabes ».

Par le senatus-consulte (décret impérial) du 14 juillet 1865, d’une grande générosité, les musulmans d’Algérie se voient reconnaître la nationalité française sans qu’il leur soit nécessaire de renoncer à la loi coranique.

Le projet se heurte à l’opposition violente des colons européens. Ces derniers, qui se situent du côté de la gauche républicaine, seront parmi les plus ardents à combattre Napoléon III et à se réjouir de sa chute.

La IIIe République, qui succède au Second Empire, prend le contrepied de la politique napoléonienne en intégrant plus étroitement l’Algérie à la France. Mais avec le décret Crémieux, qui abroge le senatus-consulte de 1865, elle établit une discrimination inédite entre les juifs, élevés au rang de citoyens français, et les musulmans.

Exacerbation des tensions communautaires

Le décret Crémieux offre la citoyenneté pleine et entière aux juifs d’Algérie sous réserve du renoncement à la loi mosaique et à ses prescriptions contraires au droit civil en matière matrimoniale (ce renoncement avait déjà été entériné sous le Premier Empire par les consistoires métropolitains).

Il consacre en Algérie la rupture entre les colonisés (exclusivement musulmans) et les colonisateurs, qui viennent d’Europe et auxquels s’assimilent désormais les juifs

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