11 octobre 1899 | Afrique du Sud: La seconde guerre des Boers

La seconde guerre des Boers (en néerlandais : Tweede Boerenoorlog, en afrikaans : Tweede Vryheidsoorlog, en anglais Second Boer War), généralement désignée comme la guerre des Boers ou encore la guerre d’Afrique du Sud (en dehors de l’Afrique du Sud), la deuxième guerre Anglo-Boer (chez de nombreux sud-africains) et en afrikaans Boereoorlog ou Tweede Vryheidsoorlog (deuxième guerre de Libération), désigne le second conflit intervenu en Afrique du Sud du 11 octobre 1899 au 31 mai 1902, entre les Britanniques et les habitants des deux principales républiques boers indépendantes. Elle fait suite à la première guerre des Boers.

À la fin de ce deuxième conflit, les deux républiques boers, l’État libre d’Orange et la République sud-africaine du Transvaal, perdirent leur indépendance et furent intégrées à l’Empire britannique. Cependant, d’importantes concessions furent accordées aux deux républiques.

Les Boers étaient les descendants des premiers colons d’origine néerlandaise, allemande et de huguenots chassés de France, arrivés en Afrique du Sud aux XVIIe et XVIIIe siècles. Le terme de Boer (paysan ou fermier en néerlandais), qui désignait principalement les habitants des républiques boers, laissera, au XXe siècle, la place à celui d’Afrikaner pour désigner l’ensemble de cette communauté blanche d’Afrique du Sud.

Causes de la seconde guerre des Boers
Des gisements d’or furent progressivement découverts dans les montagnes à l’est du Transvaal, à Pilgrim’s Rest (1873), Lydenburg (1873) et dans les environs de Barberton (à partir de 1881), qui attirèrent rapidement divers aventuriers originaires des colonies britanniques environnantes.

Les Britanniques tentèrent une première fois de s’accaparer le Transvaal en 1880 lors de la première guerre des Boers, mais durent y renoncer à la suite du désastre de Majuba.

Mais en 1887, des prospecteurs découvrirent le plus important gisement d’or au monde, situé dans le Witwatersrand (« Barrière de l’Eau Blanche »), une arête montagneuse qui s’étend de 100 kilomètres à l’est jusqu’à 50 kilomètres au sud de Pretoria. En réponse aux perspectives de profit que tous envisageaient à la suite d’une telle découverte, le président du Transvaal Paul Kruger fit cette remarque prémonitoire : « Au lieu de vous réjouir, vous feriez mieux de pleurer, car cet or imbibera notre pays de sang ».

Avec ces découvertes majeures d’or au Transvaal, des milliers de colons britanniques arrivèrent de la colonie du Cap. Johannesburg devint une ville champignon pratiquement du jour au lendemain, au fur et à mesure de l’installation des uitlanders (mot néerlandais signifiant étranger, désignant les Britanniques venant s’installer dans le Transvaal) près des mines. Les uitlanders dépassèrent rapidement en nombre les Boers sur le gisement, bien que restant une minorité dans le Transvaal lui-même. Les Boers, agacés par la présence des uitlanders, leur refusèrent le droit de vote et taxèrent lourdement l’industrie aurifère. En réponse, les uitlanders exercèrent une pression sur les autorités britanniques, en vue d’obtenir le renversement du gouvernement boer. En 1895, Cecil Rhodes appuya une tentative de coup d’État par une action militaire, le raid Jameson, qui échouera à la suite de la bataille de Doornkop.

Le plan de Rhodes consistait à simuler une révolte des uitlanders qui se jugeraient mis à l’écart des affaires politiques par les Boers. Les Britanniques interviendraient alors pour éviter une guerre civile et en profiteraient pour placer les territoires boers sous leur autorité. L’échec de cette tentative de gagner des droits pour les citoyens britanniques fut utilisé pour justifier une opération militaire majeure à partir du Cap, d’autant que le chemin de fer envisagé par Cecil Rhodes entre Le Cap et Le Caire devait nécessairement traverser le territoire des Boers. Plusieurs autres dirigeants coloniaux britanniques se prononcèrent en faveur de l’annexion des républiques boers. Parmi ces dirigeants, le gouverneur de la Colonie du Cap, Sir Alfred Milner, le ministre des Colonies Joseph Chamberlain et les dirigeants d’associations de prospecteurs (les gold bugs) tels que Alfred Beit, Barney Barnato et Lionel Phillips. Mais Kruger est au courant du complot et mobilise ses kommandos. Rhodes décide alors de mettre fin à son projet mais Jameson le maintient malgré le désaccord de son commandant et est encerclé le 1er janvier 1896 à Krugersdorp. Sûrs que les Boers seraient rapidement vaincus, ils tentèrent de précipiter la guerre.

Le meurtre de l’uitlander Tom Edgar en décembre 1898 par un des membres de la police du Transvaal à la suite d’une bagarre fut monté en épingle et déboucha finalement sur des pétitions demandant l’intervention de la Grande-Bretagne pour protéger les Britanniques présents au Transvaal. Le président Marthinus Steyn de l’État libre d’Orange invita Milner et Kruger à une conférence à Bloemfontein, qui débuta le 30 mai 1899, mais les négociations furent rapidement interrompues. Kruger déclara notamment au cours de cette conférence aux Britanniques intraitables « C’est notre pays que vous voulez ». En septembre 1899, Chamberlain envoya un ultimatum exigeant la complète égalité de droits pour les citoyens britanniques résidant au Transvaal. Les conditions demandées par les Britanniques se révélaient inacceptables pour les Boers, les Uitlanders étant en nombre tel au Transvaal que le droit de vote donné à ces personnes menaçait à terme l’existence même de la nation boer.

Le 9 octobre 1899, Kruger pressentant que la guerre était inévitable, lança son propre ultimatum avant même d’avoir reçu celui de Chamberlain. Il donnait 48 heures aux Britanniques pour évacuer leurs troupes des frontières du Transvaal, ou la guerre leur serait déclarée en accord avec leur allié, l’État libre d’Orange.

Source: Wikiwand

Comments

comments