10 octobre 1927 | Premier vol entre la France et le Sénégal

Les 10 et 11 octobre 1927, les pilotes Jean Mermoz et Elisée Négrin effectuent la première liaison directe et sans escale entre Toulouse et Saint-Louis-du-Sénégal sur un Latécoère 26 (4470 km en 23 h 30).
Cet exploit est à porter au crédit de l’avionneur Latécoère et de l’Aéropostale, dont l’épopée a enthousiasmé les Français entre les deux guerres mondiales.
Une aventure toulousaine
L’aviation, tout juste née au début du siècle, fait ses premières armes pendant la Grande Guerre !
À la faveur de celle-ci, grâce aux commandes de l’État, beaucoup de constructeurs acquièrent une taille industrielle.
Parmi eux, Pierre-Georges Latécoère. Il construit à Montaudran, dans la banlieue de Toulouse, une usine immense, aujourd’hui à l’abandon…
La fin de la guerre le réjouit comme tout un chacun mais l’oblige à réviser sa stratégie industrielle.
Il décide comme quelques autres pionniers d’employer ses avions au transport du courrier, en concurrence avec le bateau et le train.
Le 8 mars 1918, le capitaine d’industrie atterrit au Maroc et signe avec le résident général, le maréchal Hubert Lyautey en personne, une convention pour la mise en place de huit vols mensuels entre Toulouse et Rabat.
Lui-même paie de sa personne en participant aux premiers vols et notamment au franchissement des Pyrénées, une épreuve qui paraît encore à beaucoup hors de portée des petits appareils de l’époque.
Les premiers avions n’ayant qu’une autonomie d’environ 400 km, l’industriel doit négocier des terrains d’atterrisage le long de la côte espagnole. Le plus difficile reste le recrutement de pilotes suffisamment fous pour tenter l’exploit, assez dociles pour se soumettre aux contraintes d’un service régulier.
Les chevaliers du ciel
À la tête des Lignes Latécoère, rebaptisées en 1921 Compagnie générale d’entreprises aéronautiques, l’industriel place alors un animateur inspiré, Didier Daurat, ancien pilote de guerre. Il s’est forgé un impératif qu’il fait partager à toute son équipe : « Le courrier doit passer ». C’est ainsi que des jeunes hommes de grande valeur vont risquer leur vieet souvent la perdre pour transmettre au plus vite par-dessus les déserts et les océans de banales lettres d’affaires ou d’amour…