23 août | La journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition

C’est dans la nuit du 22 au 23 août 1791 qu’a commencé à Saint Domingue (aujourd’hui Haïti et République dominicaine) l’insurrection qui devait jouer un rôle déterminant dans l’abolition de la traite négrière transatlantique.
La Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition est commémorée le 23 août de chaque année.
La Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition vise à inscrire la tragédie de la Traite dans la mémoire de tous les peuples.
Conformément aux objectifs du projet interculturel “La route de l’esclave”, elle doit être l’occasion d’une réflexion commune sur les causes historiques, les modalités et les conséquences de cette tragédie, ainsi que d’une analyse des interactions qu’elle a générées entre l’Afrique, l’Europe, les Amériques et les Caraïbes.
Cette année la’ Journee prend d’autant plus d’importance qu’elle coïncide cette année avec le lancement de la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine (2015-2024) proclamée par les Nations unies en 2014.
Le thème défini pour cette Décennie, « Considération, Justice, Développement », interpelle directement l’UNESCO et en particulier son Projet « La Route de l’esclave » qui a célébré son 20e anniversaire en 2014.
L’expérience et l’expertise développées dans le cadre de ce projet permettront de contribuer concrètement à certains des objectifs de la Décennie à savoir l’inscription de la traite négrière et de l’esclavage dans les mémoires collectives et les récits nationaux, le redressement des injustices héritées de cette histoire et la promotion des apports significatifs des personnes d’ascendance africaine au monde moderne.
Cette Journée internationale est donc l’occasion de montrer tant l’ampleur des séquelles de cette tragédie humaine que la richesse des expressions culturelles que les personnes d’ascendance africaine ont portées, recréées et forgées dans l’adversité par les arts visuels, la musique, la danse ainsi que par les spiritualités, la pensée, l’action politique et les savoir-faire.
Cette commémoration rappelle que la traite négrière n’appartient pas uniquement au passé et montre comment elle a façonné le visage de nombreuses sociétés modernes, créant des liens indissolubles entre les peuples et les continents, transformant de manière irréversible le destin des nations, de leur économie, de leurs cultures et identités. C’est enfin l’occasion de tirer les enseignements nécessaires sur les discours qui ont justifié cette barbarie, sur la signification pour l’humanité toute entière de la résistance des victimes pour la liberté et de leur résilience dans la dignité.

(Extrait Emile Glélé, spécialiste du programme de la route de l’esclavage, UNESCO;

propos recueillis par Dianne Penn)

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