13 août 1956 | Tunisie: Promulgation de le code du statut personnel, pour l’égalité entre hommes et femmes

La Tunisie est sans doute le seul pays au monde qui célèbre la femme deux fois dans l’année. Le 8 mars, à l’occasion de la journée internationale de la femme et le 13 Aout, pour commémorer la promulgation du Code du Statut personnel (CSP), cinq mois à peine après la proclamation de l’Indépendance. Le CSP est comme son nom l’indique un ensemble de lois relatives au statut personnel qui interdit la polygamie, institue un processus légal pour les divorces, exige des deux mariés leur consentement afin d’être légalement mariés, reconnait aux femmes, le droit de représenter leurs enfants devant les tribunaux et la possibilité d’octroyer leur nationalité à leurs enfants de la même manière que les hommes.

Un Code révolutionnaire

Quelques mois après l’indépendance et avant même l’établissement de la Constitution tunisienne, Habib Bourguiba promulgua le 13 août 1956 un Code du statut personnel (CSP), en faveur des femmes.

L’abolissement de la polygamie, la possibilité de divorcer, l’exigence d’un consentement mutuel des deux époux pour le mariage, la possibilité d’ouvrir un compte bancaire et de créer une entreprise sans l’autorisation d’un parent ou d’un époux, ou encore l’attribution d’un droit de tutelle sur les enfants mineurs au décès du père, sont autant de lois progressistes pour le monde arabo-musulman, qui ont révolutionné la condition des femmes tunisiennes au moment de leur promulgation.

Ce Code, qui rompt avec des pratiques archaïques imposées aux femmes à l’époque, introduit pour la première fois (indirectement) l’idée que la Charia n’est pas la seule et unique source du droit tunisien. Une première dans le “monde musulman”, même s’il ne consacre pas l’égalité des sexes.

Au lendemain de la révolution de 2011, la condition des femmes a souvent suscité la polémique. En 2012 par exemple, la commission des droits et libertés au sein de l’Assemblée nationale constituante avait créé un tollé en votant un article, défendu par les élus d’Ennahdha, qui évoquait le principe de “complémentarité” entre l’homme et la femme. Des milliers de personnes, hommes et femmes, s’étaient alors donné rendez-vous sur les grandes avenues du centre-ville pour exprimer leur indignation. La notion de complémentarité fut finalement supprimée en septembre.

La Tunisie a été l’élement déclencheur des révolutions arabes. Pionnière du féminisme dans la région, elle est toute indiquée pour l’être aussi pour la femme arabe.

 

Avec Leaders et HuffPost Maghreb

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