En 1817 Sir Farqahr, gouverneur anglais de l’île Maurice reconnait la légitimité de Radama Ier comme Roi de Madagascar. Radama Ier s’engage alors dans une conquête de l’île sans précédent avec l’aide de la Grande-Bretagne. Il transcrit également le malgache en alphabet latin et apprend à lire à plusieurs milliers de ses sujets. Sous son règne presque toute l’île sera unifiée sous la tutelle des Merina qui va connaître une période faste. Son petit-fils, réputé libéral prend le pouvoir à la mort de sa mère en 1861 et prend le nom de Radama II. Il ouvre le pays et rappelle tous les exilés, proclame la liberté de culte et conforte les intérêts français sur l’île. Napoléon III reconnaitra alors Radama II comme : Roi de Madagascar sous réserve des droits de la France. Titre peu représentatif de la réalité puisque le royaume de Radama II ne s’étend pas à l’époque sur toute la surface de l’île. Mais Radama II est assassiné en 1863 et Rainilaiarivony devient premier ministre et chef d’Etat officieux épousant les trois reines qui gouverneront jusqu’à 1897. Il meurt en 1896.

Gallieni Joseph Maréchal de France, gouverneur militaire de Paris et ministre de la guerre.
Le début de la période coloniale
En 1883, Jules Ferry, grand partisan de la colonisation, réclame le nord du pays et occupe les ports. Cependant les efforts coloniaux de la France sont concentrés dans le Tonkin et une résistance efficace du Royaume de Madagascar les oblige à rebrousser chemin. En 1885, deux ans après cette intervention ratée, un traité de paix est signé qui accorde aux Français une concession de 99 ans dans le nord du pays. Le reste du pays est officiellement indépendant. En 1890, l’Angleterre reconnaitra le protectorat français malgré un intense campagne d’opposition du premier ministre malgache.
En septembre 1895, une expédition française arrive à Tananarive. Le général Duchesne fait signer un traité de protectorat à la reine mais des soulèvements dans le pays font prendre à la France la décision d’annexer le pays (Août 1896). En février 1897, la monarchie est définitivement abolie et la reine est exilée. Le général Gallieni, héros militaire français, pacifiera alors l’île faisant ainsi plusieurs dizaines de milliers de morts, étendra la domination française aux zones qui échappaient au contrôle de la monarchie et réorganisera toute l’administration de l’île. Si l’esclavage avait été aboli en 1896, Gallieni fera usage du travail forcé qui dans les faits n’était pas très différent de l’esclavage. Les corvées auxquelles sont soumis les malgaches tuent en moyenne 20% des travailleurs et même les colons iront se plaindre à Gallieni du traitement qui est fait aux malgaches dans un pays qui compte à peine 3 millions d’habitants. Il fera aussi construire des routes, ports, télégraphes, écoles laïques et tous les malgaches deviendront « sujets Français » donc sans aucun droit politique. Il mettra également fin à la domination des merina sur les autres ethnies.
Une colonisation « civilisatrice » au dépens des populations

anciennes colonies françaises Madagascar. Billet. 50 francs type 1926, n. d.
Si l’œuvre du Général Gallieni a souvent été considérée comme exemplaire dans la mission « civilisatrice » de la France, il faut également voir les milliers de malgaches tués dans la « pacification » de l’île et les milliers d’ouvriers sacrifiés pour la construction de routes. S’il a en effet fait construire de nombreuses écoles, il a lui-même écrit dans ses mémoires que le but était de fournir une main d’œuvre technique qualifiée aux colons français. En 1947, des révoltes contre l’autorité française appelleront à la répression violente des troubles ; les estimations françaises de l’époque sont de 89 000 morts. Le pays accédera à l’indépendance politique en 1960.