26 juillet 1847 | Le Liberia devient la première république démocratique d’Afrique

Le Liberia qui signifie « liberté » en latin, a été fondé par les esclaves noirs libérés en Amérique et reconnu officiellement en 1862 par la Société américaine de colonisation des Etats-Unis. Il est comme l’Éthiopie, l’un des seuls deux pays africains modernes pouvant prétendre provenir de l’extérieur de la colonisation européenne. Suivant l’exemple de son gouvernement américain sur lequel nombre de ses habitants avaient vécu, le Liberia,  le seul pays d’Afrique à ne pas avoir connu la colonisation est devenu la première république démocratique d’Afrique.

Terre pour esclaves libres 

Le Liberia doit son existence à une société philanthropique américaine qui à partir de 1822 acheta une terre à l’Est du cap Mesurado et  entreprit de peupler le pays avec d’anciens esclaves noirs libérés. Les immigrés, encouragés par les États-Unis, établissent une Constitution calquée sur le texte américain.

Le Liberia appelé à l’époque le Monrovia déclara son indépendance en 1826 mais fut organisée comme telle le 26 juillet 1847. La France et le Royaume-Uni, puissances de l’époque en Afrique, reconnurent l’indépendance de ce petit pays l’année suivante. Ainsi, renommé le Libéria, il sera le premier pays africain a garantir son indépendance.

Mais très vite les antagonismes entre la minorité américano-libérienne qui détient l’essentiel des richesses du pays et la majorité de libériens pauvres, entraîneront des heurts violents entre les deux groupes.

Nombreuses tensions : 

 

Cependant le territoire libérien voit naître certaines tensions entre les « Libéro Américains » et les autochtones. L’ancêtre de l’actuelle Organisation des Nations-Unies accusera en 1930 les grands propriétaires fonciers de pratiquer un esclavage envers la main-d’œuvre autochtone qui rappelle paradoxalement la traite en Amérique.

L’économie libérienne prospère entre 1960 et 1980 grâce à des concessions offertes à des multinationales étrangères pour l’exploitation de minerai de fer du pays. Cependant ce fleurissement de l’économie du pays est entaché par les graves émeutes qui se déclenchent à la fin des années 1970. Elles apparaissent lorsque le parti au pouvoir (True Whig Party dirigé par le vice-président Tolbert) est contesté.

Guerres civiles : 

En 1980 Samuel Kaneyon Doe, un autochtone, met un terme à la suprématie des Libéro-Américains en leur arrachant le pouvoir par un coup d’État. Le président Tolbert est tué et quelques uns de ses ministres sont sommairement exécutés. Une dictature sera rapidement instaurée.

Le Libéria fera face à deux guerres civiles entre 1989 et 2003. La première éclate après qu’un groupe d’opposition (le National Patriotic Front of Liberia), mené par Charles Taylor, s’organise. Le président Doe est assassiné en 1990. L’intervention de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest permettra d’instaurer un cessez-le-feu et des élections seront tenues en 1997 où Charles Taylor sera élu président.

Début de la prospérité : 

Ellen Johnson Sirleaf (1938-…) présidente du Libéria du 16 janvier 2006 au 22 janvier 2018.

Des affrontements et des violences surviendront entre les forces gouvernementales et les Libériens « unis pour la réconciliation et la démocratie », un mouvement rebelle. Charles Taylor sera par ailleurs inculpé pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité par l’ONU. On estime qu’entre 1989 et 1997, la guerre a retiré la vie à plus de 150 000 personnes.

Les élections de 2005 feront d’Ellen Johnson Sirleaf la première femme élue démocratiquement présidente d’un pays en Afrique à ce jour. En 2011 est corécipiendaire du prix Nobel de la paix.

L’économie du Libéria.

Aujourd’hui, le pays, qui compte parmi les 10 pays les moins développés du monde est un paradis fiscal dont l’une des particularités est de ne jamais faire apparaître le nom des personnes physiques sur ses registres du commerce. Le Libéria fait partie des pavillons de complaisance.

C’est au Libéria que se trouve la plus vaste plantation d’hévéas au monde (48.000 hectares), propriété de Firestone, le géant américain du pneu devenu depuis 1988 une filiale du groupe japonais Bridgestone.

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