12 avril 1980 | Liberia: Renversement du président William R. Tolbert

Après neuf années au pouvoir, le président libérien William R. Tolbert est renversé par un groupe de militaires des Forces armées du Liberia, dirigés par Samuel K. Doe. Ce coup d’État sanglant marque une rupture en mettant fin au règne des Libériens descendants d’Américains qui mènent les destinées du pays depuis son indépendance.
La décision du président Tolbert et de son Vrai parti Whig d’augmenter le prix du riz est à l’origine d’une manifestation qui se déroule dans la capitale Monrovia, le 14 avril 1979. D’abord pacifique, celle-ci dégénère. Marquée par des scènes de vandalisme et de violence, elle se solde par des dizaines de morts. Le pouvoir de Tolbert, qui préside le Liberia depuis 1971, est ébranlé. Le 12 avril 1980, un an après les « émeutes du riz », une dizaine de membres des Forces armées du Liberia, dirigés par le sergent maître Samuel K. Doe, effectuent un coup d’État. Tous sont de la tribu des Krahn et de la majorité des Libériens dont les descendants sont originaires du pays, par opposition à la minorité ayant des descendants d’Amérique qui contrôle le pouvoir depuis l’indépendance, en 1822. Tolbert est un de ceux-là. Il est assassiné pendant le coup d’État. Il en va de même de dizaines d’officiers du gouvernement, de ministres et de membres de la famille du président. D’autres fuient le pays. Doe justifie ce renversement en dénonçant l’incurie du régime précédent face aux problèmes des Libériens, sa corruption et son peu de respect pour les droits des citoyens. La Constitution est abolie et le pays dirigé par un Conseil de rédemption du peuple formé d’une dizaine de militaires, dont Doe qui en prend la tête. Celui-ci alignera le Liberia vers une plus grande coopération avec l’Occident, notamment sur le plan économique. Les années 1980 seront ponctuées par plusieurs tentatives de coup d’État, alors que, malgré une nouvelle Constitution et la tenue d’élections, la légitimité du régime restera fortement contestée. Samuel Doe sera renversé à son tour, puis exécuté en septembre 1990.
Gouvernance et gouvernement [ 12 avril 1980 ]
Pays | Niveau de démocratie | Chef de l’État | Chef du gouvernement |
![]() Burundi |
Faible | Jean-Baptiste Bagaza | Édouard Nzambimana |
Les informations précédentes renvoient précisement à la date de l’événement. Le niveau de démocratie est établi à partir des travaux de l’équipe de Polity IV. L’indice renvoie à la démocratie institutionnelle. Les noms des gouvernants sont établis à partir de nos bases de données les plus récentes. Là où on ne trouve aucun nom pour chef du gouvernement, il faut conclure que le chef de l’État est aussi, et sans intermédiaire, le chef du gouvernement, ce qui est le cas des systèmes présidentiels classiques (les États-Unis par exemple). |
Évolution des composantes du système politique