16 Mars 2001 | Le Sénégal signe un cessez-le-feu avec les séparatistes de Casamance, dans un conflit vieux de treize ans.

Durant la campagne électorale de 2000, Abdoulaye Wade alors candidat avait promis de régler la crise casamançaise en cent jours. Nouvellement élu 3é Président du Sénégal, dans son discours de prestation de serment du 3 avril 2000, il avait réitéré sa promesse de régler le problème de la Casamance en 100 jours. Le peuple dans son ensemble y croyait, car même ses adversaires lui lançant des piques, soulignaient que des rebelles avaient auparavant été arrêtés portant par devers eux la carte bleue avec l’épi de maïs, symbole du Pds. 10 ans après, soit 3 650 jours après, la crise est toujours brûlante, toujours présente.

En 2001, toujours poussé par un élan de sympathie jamais engrangé par un Président élu (Sauf, Mandela, Kennedy ou Obama), le Président Wade signe le 16 mars 2001 un cessez le feu entre son ministre de l’Intérieur, celui des Forces Armées avec la personne morale du Mouvement des Forces Démocratique de la Casamance (MFDC) l’Abbé Augustin Diamacoune Senghor en présence du conseiller du Président la République, et de l’évêque de Ziguinchor Mgr Coly.

A travers cet accord de cessez-le-feu avec les séparatistes de Casamance, le peuple sénégalais espérait le début de la fin d’un conflit déjà vieux de treize ans. Il portait sur 5 points dont le premier s’articulait sur la consolidation du cessez le feu à travers la libre circulation des biens et des personnes. Ensuite, suivaient les quatre autres positions consensuelles comme la libération des prisonniers du Mfdc, la dépollution ou déminage de la région sur et aussi le retour des refugiés et des personnes déplacées, puis le début des programmes d’insertion et aussi la réinsertion. Les deux autres, mais non moins importants points, étaient la mise en œuvre d’infrastructures routières (une nécessité pour désenclaver certains villages) mais avec aussi la levée des restrictions de liberté de déplacements de l’Abbé Diamancoune (alors en résidence surveillée au centre des Œuvres Catholiques de Ziguinchor du temps de l’ancien régime).

Le 24 mars 2001-soit moins de 10 jours après, le gouvernement et les rebelles se sont encore rencontrés pour « finaliser » l’accord de paix signé le 16 mars.

Durant presque trois ans, seuls quelques accrochages avec l’armée attribués à des « coupeurs de route » ou de « bandits de grands chemins » sont notés. Sidy Badji, le secrétaire général du Mfdc qui était moins impliqué avec un certain accord comme le gouvernement d’Abdou Diouf, meurt en 2003.

Après 3 années de « ni guerre, ni paix », le 30 décembre 2004, un nouveau cessez-le-feu est signé entre le Ministre de l’Intérieur Ousmane Ngom et Diamacoune Senghor et une période relativement calme s’instaure, troublée par quelques rares attaques désordonnées et éparpillées.

Mais, en 2005 surgirent d’autres facteurs exogènes comme les problèmes de santé du leader du Mfdc, durant lesquels des heurts sanglants éclatent en 2006, avant que l’abbé Diamacoune Senghor ne meurt à Paris en janvier 2007.

En mai de la même année, des rivalités opposent plusieurs factions du Mouvement irrédentiste qui ont gardé le maquis, certains s’étant réfugiés en Gambie.

Début mars 2009, Joao Bernardo Vieira, chef de l’Etat bissau-guinéen est sauvagement tué et découpé après une attaque de militaires à sa résidence. Quelques heures auparavant dans un assaut à la roquette de l’Etat major de l’armée, Tag Me Naway.l’homme qui avait délogé les rebelles de Guinee-Bissau avait été tué.

En 2009, six militaires sont tués dans une embuscade près de la frontière avec la Guinée-Bissau.

La fin de l’année 2010 et le début 2011 sont marqués par de lourdes pertes par l’armée sénégalaise et les populations. On se croirait aux premières années de la rébellion.

Les cent jours se prolongent toujours…

Fara Michel Dièye

Rébellion casamançaise quelques dates clés

• Le 26 décembre 1982, des manifestants séparatistes, munis de coupe-coupe, envahissent Ziguinchor. Les forces de l’ordre procèdent à plusieurs dizaines d’arrestations, dont celle du leader indépendantiste, l’abbé Diamacoune Senghor.

• En juillet et en août 1990, des affrontements sérieux ont lieu entre l’armée et les séparatistes.

• Le 31 mai 1991, un accord de cessez-le-feu intervient entre le gouvernement sénégalais et les séparatistes du Mouvement des forces démocratiques de Casamance.

• En 1995, de nouveaux troubles éclatent.

• Le 6 avril 1995, quatre touristes français disparaissent en Casamance et chaque partie rejette la responsabilité sur l’autre.

• En octobre 1995, l’armée lance une offensive en Basse-Casamance.

• Le 8 janvier 1996 s’ouvrent les premiers pourparlers de paix entre les indépendantistes et des représentants de la Commission nationale pour la paix.

• Le 26 décembre 1999, lors des négociations de paix de Banjul, un autre accord de cessez-le-feu est signé entre le gouvernement sénégalais et le MFDC.

• Le 30 novembre 2000, une première rencontre entre le gouvernement et le MFDC est programmée pour le 16 décembre à Ziguinchor.

(Source Wikipédia)

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