Les esclaves brésiliens au 16e siècle.

Les origines de l’esclavage au Brésil
Le Brésil a été découvert en 1500 par le Portugais Pedro Alvarez Cabral. Il fut rapidement envahi par les Portugais. Malgré la loi qui était censée les protéger, les Indiens vaincus furent réduits à la condition d’esclaves dans de grandes exploitations sucrières où ils ne s’adaptèrent pas au travail sédentaire : ils ne songeaient qu’à fuir pour revenir attaquer les maîtres qui les avaient maltraîtés ou ils préféraient tout simplement mourir au travail. Pour développer le Brésil et pour suppléer le manque de capital humain les Portugais doivent alors importer massivement des noirs achetés sur les côtes d’Afrique. La traite des noirs devient systématique à partir de 1550, stimulée pour d’évidentes raisons politiques et économique par l’Etat Portugais et l’Eglise catholique.Au total entre le 16° siècle et 1850, date de l’abolition officielle du trafic, trois millions et demi d’esclaves sont transplantés d’Afrique au Brésil. Ce chiffre représente 30% du nombre d’esclaves vendus dans toutes les colonies d’Amérique. Ce qui explique qu’aujourd’hui le Brésil a la deuxième plus grande population noire du monde derrière le Nigeria. .
Les familles africaines étaient entassées dans des “croque morts”, des caravelles contenant jusqu’à cinq cent esclaves. La traversée durait de quatre à six semaines dans des conditions effrayantes : beaucoup mouraient à bord, presque tous étaient malades. A l’arrivée, les négriers les livraient à des commerçants qui soignaient leur “marchandise” avant de la revendre à des grands propriétaires.
Ceux-ci s’aperçurent vite que, quand ils abusaient de l’énergie africaine qui était à leur service, les esclaves avaient un rendement moindre que quand ils étaient “bien conservés”. Ils décidèrent de leur accorder quelques droits (d’avoir un jour de repos, de créer des corporations, de posséder et de cultiver leur propre lopin de terre, d’acheter leur libération, de recevoir une nourriture de qualité et suffisante,) pour les maintenir en bonne santé, dans le but d’assurer leur efficacité au travail.
Fonctionnement du système
Aux 16° et 17° siècles, l’exploitation tournait avec une plus ou moins grande intensité autour de la canne à sucre. Le point d’appui économique de l’aristocratie se déplaça de la canne à sucre à l’or puis vers le café, mais le même instrument d’exploitation se maintint à savoir : le bras esclave.
Diverses vagues d’Africains se succédèrent au Brésil. Au 16° siècle, après les Guinéens, les Portugais préférèrent les Soudanais d’Afrique occidentale, grands et éleveurs ce qui leurs permit de travailler dans les plantations de canne à sucre, mais ils étaient aussi assez rebelles. Puis au 17° siècle, avec l’expansion des mines d’or, ils se tournèrent vers l’Afrique Centrale et équatoriale, et importèrent des Bantous, plus petits que leurs prédécesseurs, animistes et sédentaires, donc plus soumis. Au 18° siècle, ce fut le tour des Minas d’Afrique Occidentale.
Au 19° siècle c’est sur le système esclavagiste que reposait toujours l’économie brésilienne. Au Brésil colonial, les Portugais et leurs descendants considéraient le travail manuel comme infamant. C’est pourquoi les Blancs conservaient dans leurs grandes propriétés leur main-d’oeuvre, leur vie était quasi féodale.
Dans les propriétés, les esclaves se partagaient en deux groupes : ceux qui assurent les gros travaux (plantation, élevage, mines,..) sous la vigilance du contremaître et ceux qui servent à l’intérieur de la maison du maître.
En ville il existait une catégorie d’esclaves assez particulière : les esclaves de rente. Ils étaient porteurs, marchands ambulants, artisans,Ils étaient payés pour les services rendus et, chaque semaine donnaient à leur maître une somme convenue tout en gardant l’excédent. Ils vivaient dans la rue, relativement libres de leurs mouvements, et se sentaient souvent plus heureux que les esclaves des plantations et des mines.
Le trafic d’esclave n’est officiellement aboli qu’en 1850, car même si l’institution commençait à être remise en question dès le début du 19° siècle, l’expansion de la culture de café la renforçait, les planteurs ayant trop besoin de bras. Des mesures sont progressivement prises : tout d’abord, la loi décrète que les enfants d’esclaves naissent libres, puis vient la loi du 13 mai 1888, la princesse impériale Dona Isabel, régente, proclame la loi de l’abolition définitive de l’esclavage (la “loi dorée”).