3 janvier 1998 | Le massacre de Ramka lors de la guerre civile algérienne

La guerre civile algérienne (décennie noire, décennie du terrorisme, années de plomb, années de braise) est une guerre civile qui opposa le gouvernement algérien, disposant de l’Armée nationale populaire (ANP), et divers groupes islamistes à partir de 1991. Le conflit s’achève par la victoire des forces gouvernementales avec la reddition de l’Armée islamique du salut (AIS) et la défaite en 2002 du Groupe islamique armé (GIA). En dix ans, les violences ont fait entre 60 000 et 150 000 morts, ainsi que des milliers de disparus, un million de personnes déplacées, des dizaines de milliers d’exilés et plus de vingt milliards de dollars de dégâts.

Le conflit commença en décembre 1991, quand le gouvernement annula immédiatement les élections législatives après les résultats du premier tour, anticipant une victoire du Front islamique du salut (FIS), craignant de perdre le pouvoir et que ce dernier mette en place une république islamique. Après l’interdiction du FIS et l’arrestation de milliers de ses membres, différents groupes de guérilla islamiste émergèrent rapidement. Ils se sont constitués en plusieurs groupes armés, dont les principaux sont le Mouvement islamique armé (MIA), basé dans les montagnes, et le Groupe islamique armé (GIA), basé dans les villes. Les islamistes ont au commencement visé l’armée et la police, mais certains groupes s’attaquèrent rapidement aux civils. En 1994, tandis que des négociations avaient lieu entre le gouvernement et les dirigeants du FIS mis en résidence surveillée, le GIA déclara la guerre au FIS et à ses partisans, alors que le MIA et divers plus petits groupes se regroupaient pour former l’Armée islamique du salut (AIS), loyale au FIS.

En 1995, les pourparlers échouèrent et une nouvelle élection eut lieu, remportée par le candidat de l’armée, le général Liamine Zéroual. Le conflit entre le GIA et l’AIS s’intensifia. Au cours des années suivantes, le GIA commit une série de massacres visant des villages entiers, avec un pic en 1997 autour des élections parlementaires, qui furent remportées par un parti nouvellement créé favorable à l’armée, le Rassemblement national démocratique (RND). L’AIS, soumise à des attaques des deux bords, opta en 1997 pour un cessez-le-feu unilatéral avec le gouvernement, alors que le GIA se déchirait à la suite de sa nouvelle politique de massacre. En 1999, l’élection d’un nouveau président, Abdelaziz Bouteflika, fut suivie d’une loi amnistiant la plupart des combattants, qui motiva un retour à un calme relatif. La violence diminua sensiblement avec la victoire du gouvernement mais pas entièrement. Les restes du GIA proprement dit avaient pratiquement disparu en 2002.

Cependant, un groupe dissident du GIA, le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), basé principalement à la périphérie de la Kabylie, fut constitué en 1998, se dissociant des massacres. Visant l’armée et la police pour la plupart, il rejeta l’amnistie et poursuivit son combat. En 2013, ses activités comparativement clairsemées sont les seuls combats persistant en Algérie. Cependant, une fin complète des violences n’est pas encore en vue surtout depuis que le GSPC a fait allégeance à Al-Qaïda en 2006.

 

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