28 novembre 1960 | Indépendance de la Mauritanie

Deux ans après être devenue une république autonome au sein de la Communauté française, la Mauritanie proclame son indépendance le 28 novembre 1960.
Cette indépendance est proclamée malgré l’opposition du Maroc et de la ligue arabe. En effet, ils ne la reconnaissent pas et considèrent le territoire en question comme partie intégrante du Maroc. Le soutien de la France et de l’Espagne met en échec la tentative de récupération du territoire par le Maroc.
La Constitution adoptée l’année suivante prévoit la mise en place d’un régime présidentiel. C’est l’ex-premier ministre Moktar Ould Daddah qui accède à la présidence, poste qu’il assumera jusqu’en 1978.
HISTOIRE DE LA MAURITANIE
Le terme “Mauritanie occidentale” appliqué par Coppolani, en décembre 1899, à une partie de l’ “Ensemble mauritanien” supplante progressivement d’autres noms : le “Chinguett” connu de l’orient arabe, le “Sahara occidental” des explorateurs européens ou “Trab el Bidhane” des populations locales, etc.
Cette aire géographique “mauritanienne” a, de tous temps, été terre de brassage entre races et cultures et d’échanges entre civilisations.
L’empire de Ghana (nom repris depuis 1957 par l’ancien Gold Coast) peuplé de berbères (Sanhaja) et de noirs (probablement soninkophones et ethnies vassalisées), qui avait pour capitale Koumbi saleh (dans le Hodh mauritanien), a précédé les premiers Capétiens français, la plus ancienne dynastie européenne.
L’Empire Almoravide qui unifiera une partie du Maghreb occidental et occupera l’Andalousie -né sur les rives du fleuve Zenaga ou le Sénégal portugais (fleuve Sénégal) ou sur les rivages de l’Atlantique- est contemporain et rival du Ghana. L’arrivée des Arabes Beni Hassane, au XVème siècle, qui va modifier la structure sociale et la composition ethnique de la société “mauritanienne”, imposer progressivement leur arabe dit encore Hassaniya et dicter, jusqu’à l’occupation française, les rapports de force par l’émergence de leurs Emirats à côté de l’Emirat des Idawiich.
Les Emirats qui bordaient le Sénégal ou “Tass maures riverains du fleuve” selon les terminologies usitées des Gouverneurs français du Sénégal, croiseront longtemps le fer avec les autorités de cette colonie.
La brève colonisation de la Mauritanie peut être traduite par cette chronologie :
En 1902 : début de la pénétration coloniale.
En 1903 : la Mauritanie est dite “protectorat des pays maures ”
En 1904 : elle devient territoire civil.
En 1920 : la Mauritanie est décrétée colonie française.
En 1934 : fin de la résistance armée.
En 1945 : la Mauritanie est territoire d’Outre-mer de l’union française.
En 1957 : la Mauritanie bénéficie de la loi cadre (dite loi Deferre).
En 1958 : autonome, la République Islamique est proclamée le 28 novembre.
En 1960 : le 28 novembre, l’Indépendance Nationale est octroyée en vertu des accords franco-mauritanien de restitution de souveraineté.
Le pays était dirigé par Maaouiya Ould Taya jusqu’au 3 août 2005. Militaire de carrière, il était chef d’état-major puis premier ministre (1981-1984 puis de 1984-1992) et ministre de la défense. Il présida le Comité militaire de salut national qui renverse Mohamed Khouna Ould Haidalla en 1984. En 1991, il proclame une nouvelle constitution, instaure le multipartisme et créé le Parti Républicain Démocratique et Social (P.R.D.S.) .
En 1992, il est élu président et est réélu en 1997, malgré de fortes contestations sur l’état des libertés dans le pays.
Le pays était dirigé par Maaouiya Ould Taya jusqu’au 3 août 2005. Militaire de carrière, il était chef d’état-major puis premier ministre (1981-1984 puis de 1984-1992) et ministre de la défense. Il présida le Comité militaire de salut national qui renverse Mohamed Khouna Ould Haidalla en 1984. En 1991, il proclame une nouvelle constitution, instaure le multipartisme et créé le Parti Républicain Démocratique et Social (P.R.D.S.) .
En 1992, il est élu président et est réélu en 1997, malgré de fortes contestations sur l’état des libertés dans le pays.
Le 3 août 2005, l’armée, au travers du Conseil Militaire pour la Justice et la Démocratie (C.M.J.D.) , prend le pouvoir pour officiellement « mettre fin au régime totalitaire du président Taya et mettre en place de véritables institutions démocratiques ». Cependant, le nouvel homme fort, le colonel Ely Ould Mohamed Vall, n’est autre que l’un des plus fidèles compagnons de route du président déchu.
Responsable de la Sûreté nationale (police mauritanienne) pendant 18 ans, il est à la base de toutes les politiques de répressions successives. Ce putsch eut lieu alors que le président était sur le chemin du retour de Riyad où il avait assisté la veille aux funérailles du roi Fahd d’Arabie Saoudite.
Après un cours séjour au Niger et en Gambie, il se réfugia au Qatar où il obtint résidence permanente.
Le 21 avril 2006, le chef de l’État mauritanien Ely Ould Mohamed Vall a autorisé l’ex-président Maaouiya Ould Taya à revenir dans son pays, lui interdisant toutefois de participer aux élections prévues dans le cadre d’une transition démocratique en cours jusqu’en 2007.
Conformément à ses engagements formulés lors de la prise de pouvoir d’août 2005, Ely Ould Mohamed Vall ne s’est pas présenté aux élections présidentielles de mars 2007.
Le nouveau président de la République élu lors de ces élections est Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi. Il prête serment le 19 avril 2007. C’est le premier civil, depuis près de 30 ans, élu démocratiquement sans fraude massive depuis l’indépendance de la Mauritanie. Un vent d’espoir souffle sur le pays : les médias sont plus libres et de nouvelles organisations politiques sont acceptées dont un parti islamiste. Mais des émeutes à cause de la baisse du pouvoir d’achat et l’augmentation de l’insécurité dans le pays affaiblissent le pouvoir du président.
Le Premier ministre est Zeine Ould Zeidane mais le 6 mai 2008, il annonce sa démission ainsi que celle de tout son cabinet. Le 11 mai 2008, le Premier ministre Yahya Ould Ahmed Waghf forme son premier gouvernement d’ouverture avec des personnalités de l’entourage du président déchu, ce qui sera peu apprécié par les militaires qui étaient à l’origine du putsch de 2005 sans oublier l’entrée de deux membres islamistes. Trois femmes, dont deux du précédent gouvernement, rejoignent ce cabinet. Mais une motion de censure est déposée par des députés, le 30 juin 2008. Cette motion n’aboutira pas puisque le gouvernement démissionnera.
Après trois semaines de crise constitutionnelle, le Premier ministre, reconduit dans ses fonctions, compose un nouveau cabinet renouvelé par moitié mais sans ouverture vers l’opposition ni vers la deuxième force politique du pays qui faisait pourtant partie de la majorité présidentielle. Les anciens membres du gouvernement qui semblaient être source de conflit entre le président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi et les militaires ont été écartés afin de permettre le retour à un apaisement mais les membres inconnus du public semblent susciter encore des interrogations.
Lors du coup d’État militaire du 6 août 2008, le président de la République et le Premier ministre sont arrêtés et déposés suite au renvoi de quatre des plus importants officiers militaires du pays. Le rapporteur de la présidence annonce que le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi est détenu dans le palais présidentiel de Nouakchott. Le nouveau maître du pays est le général Mohamed Ould Abdel Aziz, il préside un Haut Conseil d’État et promet de rapides élections présidentielles. Le 13 août 2008, il nomme un nouveau Premier ministre, Moulaye Ould Mohamed Laghdaf.