10 septembre 1974 | La Guinée-Bissau devient indépendante vis à vis du Portugal
La Guinée-Bissau ou Guinée-Bissao, en forme longue la république de Guinée-Bissau (en portugais Guiné-Bissau et República da Guiné-Bissau), est un pays lusophone de l’Afrique de l’Ouest. Sa capitale est Bissau. Le pays fait partie de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest.
La Guinée-Bissau qui doit son nom à sa capitale, Bissau, est un pays d’Afrique de l’Ouest lusophone, baigné par l’océan Atlantique, limité au nord par le Sénégal, à l’est et au sud par la République de Guinée (Conakry), États francophones.
La Guinée-Bissau s’étend sur 36 120 km2, 28 000 km2 de terre et 8 120 km2 de mer (ce qui est à peine plus étendu que la Belgique), y compris une soixantaine d’îles dans l’Atlantique, dont l’archipel des Bijagos (ou « archipel des Bissagos »).
Histoire pré-coloniale
À partir du xiiie siècle, les Mansayas (baronnies de l’empire du Mali), fondées entre 1235 et 1265 par le général mandingue Tiramighan Traoré qui a vaincu et fait prisonnier Kirikor, dernier roi du Bainouk, puis réunies à partir du xviie siècle sous la forme du royaume indépendant du Gabou (Kaabunké) s’étendent progressivement et exercent, à l’Ouest, une forte influence sur la région et les autres nations de ce territoire ( Royaume de Qinala, Confédération Balante, Seigneuries Brâmes/Papel, Seigneuries Felups/Diola, Royaume Nalu), jusqu’au xviiie siècle Les premiers contacts européens sont établis, en 1447 par le navigateur portugais António Fernandes, un an après que Nuno Tristão ait été tué lors d’une bataille navale à l’embouchure de la Gambie. Le Portugal loue plusieurs terrains en bordure de fleuves sur lesquels il établit des comptoirs, notamment à Cacheu, Bissau, Farim, Geba. En1867, Le Royaume de Gabu est vaincu par l’armée de la confédération peule et musulmane du Fouta Djalon.
Histoire coloniale
En 1879, la région devient une colonie portugaise.
En 1959, une grève ouvrière au port de Bissau aboutit à un massacre. Cinquante ouvriers sont tués par les forces de l’ordre portugaises et plus de 100 blessés. Ce massacre constitue un « tournant de la réflexion des nationalistes révolutionnaires », les incitant à reconsidérer les luttes pacifiques menées jusqu’alors pour envisager la lutte armée.
En 1963, le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC) déclenche la guerre d’indépendance. L’insurrection rencontre progressivement l’adhésion des populations rurales et les « zones libérées » s’étendent sur 50 % du territoire dès 1966, puis 70 % à partir de 1968. Sous la direction d’Amílcar Cabral, les rebelles tentent d’y reconstruire un modèle politique où le pouvoir serait exercé par les paysans eux-mêmes et entreprennent de développer le système sanitaire et l’alphabétisation.
L’objectif se situe au-delà de la simple indépendance nationale. Selon Cabral : « Nous ne luttons pas simplement pour mettre un drapeau dans notre pays et pour avoir un hymne mais pour que plus jamais nos peuples ne soient exploités, pas seulement par les impérialistes, pas seulement par les Européens, pas seulement par les gens de peau blanche, parce que nous ne confondons pas l’exploitation ou les facteurs d’exploitation avec la couleur de peau des hommes ; nous ne voulons plus d’exploitation chez nous, même pas par des Noirs »5.
Les Portugais quittent le pays après la révolution des Œillets en 1974, qui devient indépendant. Le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert qui avait mené la lutte politique puis l’insurrection pour l’indépendance pendant 12 ans remporte les élections.
Histoire depuis l’indépendance
Depuis la décolonisation, le pays est en proie à une instabilité chronique avec six tentatives de renversement du pouvoir par la violence. Aucun président n’a d’ailleurs pu parvenir à la fin de son mandat6. L’armée, au sein de laquelle l’ethnie balante est prédominante, joue un rôle essentiel dans la vie politique du pays.
En 1980, les conditions économiques se sont détériorées de manière significative, ce qui entraîne un mécontentement général vis-à-vis du gouvernement en place.
Le 14 novembre 1980, João Bernardo Vieira dit « Nino Vieira » renverse le président Luís Cabral, demi-frère du leader indépendantiste Amílcar Cabral et au pouvoir depuis l’indépendance, par un coup d’État militaire sans effusion de sang. La Constitution est suspendue et un conseil militaire de neuf membres de la révolution présidé par Vieira est mis en place.
En 1984, une nouvelle constitution est approuvée et ramène le pays à la règle civile. La Guinée-Bissau, comme une grande partie de l’Afrique sub-saharienne, se tourne vers la démocratie multipartite au début des années 1990 avec la fin de la Guerre froide. L’interdiction des partis politiques est levée en 1991 et des élections ont lieu en 1994.
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