Dans 30 ans, l’Afrique appartiendra-t-elle encore aux Africains ? Pas si sûr !

La mode de la fanfaronnade africaine veut que désormais chaque pays annonce qu’il sera émergent en 2020, 2030, 2040 etc. sans qu’on sache ce que veut dire exactement l’expression “pays émergeant”; puisque ceux qu’on appelle aujourd’hui “pays émergents”, la Chine, le Brésil, la Russie et l’Inde refusent cette appellation et se disent tout simplement “pays développés”. L’appellation de “pays émergent” était donc une pure discrimination des occidentaux pour éviter d’avoir ces nouveaux venus dans leur cercle habituel des donneurs de leçon.

D’accord, nous serons émergents en 2040, et pourquoi pas 2018, mais avec quoi? Est-ce que le pays sera encore à nous ?

Le modèle sud-africain de spoliation des Noirs africains est en train de se généraliser sur le continent. Dans la première étape, on enlève les terres fertiles aux noirs avant de leur laisser la consolation du pouvoir politique dans la deuxième phase.

En Afrique du Sud, ils avaient eu besoin de passer par le système odieux de l’apartheid pour y arriver. Aujourd’hui, le système a disparu, mais il a été remplacé par autre chose : la religion. Aux Noirs la Bible et le Coran et ils vous cèderont leurs terres sans discuter, puisque de toutes les façons les choses terrestres sont sans valeur par rapport au paradis qui les attend après la mort.

Cette nouvelle approche de l’apartheid nouveau consiste à développer à outrance l’islam et le christianisme pour consoler les plaies de demain, ensuite, enlever toutes les terres fertiles aux Noirs et leur laisser le pouvoir politique pour qu’ils aillent voter et revoter sans que rien ne change dans leurs vies là où ça compte vraiment, c’est-à-dire, sur le plan économique. Et ça marche.

Résultat : selon le décompte marcabre fait par l’Agence France Presse (AFP) sur l’année 2013, les terres les plus fertiles de l’Afrique Noire déjà perdues par les africains, appartenaient aux pays suivants :

1) Émirats arabes unis, propriétaire de 2 millions d’hectares de terres fertiles africaines
2) Inde propriétaire de 1,8 million d’hectares de terres africaines,
3) Royaume-Uni propriétaire de 1,5 million d’hectares en Afrique,
4) USA propriétaire de 1,4 million d’hectares en Afrique Noire,
5) Afrique du Sud, les Blancs Sud-africains possèdent 1,3 million d’hectares de terres dans d’autres pays d’Afrique Noire,
6) Italie possède 600.000 hectares en Afrique Noire,
7) Allemagne est propriétaire de 500.000 hectares en Afrique Noire,
8) Portugal propriétaire de 400.000 hectares en Afrique noire.

J’ai volontairement omis de vous dire dans quels pays ces terres sont détenues, car la surprise est de taille et tous nos pays y sont. Mais je veux juste éviter que ce post, plutôt que de susciter de l’indignation suivie par la décision de chacun de nous de passer à l’action que cela se résume à nous accuser les uns les autres. Ou qu’on trouve le facile bouc-émissaire : les politiciens, les dirigeants. Cette fois-ci, la faute est collective. Il ne faut pas chercher trop loin. Et cette faute collective est liée à notre fainéantise et notre dégoût pour le travail de la terre. Au Cameroun, on a cru qu’il suffisait d’acheter les tracteurs pour mettre les gens au travail. On avait sous-estimé son niveau de paresse et de la haine contre le travail de la terre. Les autres sont en train de venir le faire à notre place. Il fallait s’y attendre.

Dans ce décompte, vous verrez qu’il y a un absent : la Chine. Parce que la propagande anti chinoise des occidentaux a voulu que ce pays soit constamment cité comme celui qui fait plus peur pour les terres africaines. Cela a permis de faire oublier aux africains, qu’en vérité, à cause de notre idiotie en plus de la fainéantise généralisée, nous sommes la convoitise de tous les pays. Nous sommes la proie. Une proie trop facile.

C’était là les chiffres de 2013. Dans les chiffres de 2016, il y a des éléments encore plus graves qui m’amènent à vous poser la question : sommes-nous certains qu’à ce rythme, l’Afrique sera encore des africains à la date que nous chantons comme cible de notre pseudo émergence ?

Quoi faire ?

Ce n’est pas qu’une question destinée aux politiciens, mais à nous tous. Si chacun de nous possède 10 hectares de plantation, où trouveront-ils les terres libres à s’accaparer ? Le but premier de la formation Rinvindaf depuis le début il y a 5 ans, a toujours été d’occuper ces terres qui font l’objet de tant de convoitise du monde entier. A travers l’Afrique, nos membres ont occupé quelques milliers d’hectares de terre. c’est très bien pour garantir un avenir pour leurs familles. Mais dans l’ensemble, c’est trop peu. Il faut être le dernier des naïfs de croire que l’espace aussi fertile entre Douala et Yaoundé restera toujours la forêt. Je connais personnellement des groupes italiens qui viennent 5 fois par an au Cameroun et ne s’arrêtent que là pour étudier comment se l’approprier. Et tot ou tard, ils l’auront. A moins que, nous quittions notre “Hors-Sujet” permanent pour finalement porter les bottes et les gangs pour plonger dans la plantation, tout le monde quelque soit vos diplômes, quelque soit la matière de votre belle cravate ou de vos hauts talons.

Plantez le manioc, plantez le maïs, plantez les manguiers, les avocatiers, les orangers, les courgettes, plantez ce que vous voulez, donnez une valeur à notre terre. Occupez-là.

A notre niveau, à la Pougala Academy, nous passons à la vitesse supérieure. Contrairement à ce que nous faisons habituellement, nous n’attendrons plus la formation pour vous remettre les différences semences dont le but principal est de les utiliser pour occuper nos terres, tout en ayant les moyens économiques de le faire.

Ainsi, tous les inscrits à la future formation du6-8 Aout 2017 sont invités à une réunion que je vais donner à l’hôtel Sawa de Bonanjo à Akwa à Douala samedi le 13 Mai 2017 à partir de 14:00, pour démarrer votre processus de prise de conscience et surtout de maturation de solutions pour éviter cet encerclement dont nous sommes aujourd’hui victimes. Pour profiter de la saison des pluies en cours, nous vous remettront plusieurs types semences à planter immédiatement, où vous voulez, là n’est pas mon problème. Le monde entier ne peut pas frapper à nos portes pour occuper nos terres et vous continuez de pleurnicher que vous n’en trouvez pas. Donc débrouillez-vous pour avoir même 500 m2 avant samedi.

Ce n’est pas tout, je tiendrai toujours avec vous, une autre rencontre préliminaire en Juillet, où vous devrez me rendre compte de ce que vous avez fait de mes semences. Et à la formation même, nous partirons des conclusions que chacun de vous aura pu murir pour développer nos nouvelles stratégies pour faire que nos enfants ne deviennent pas demain des étrangers sur leurs propres terres.

L’heure est grave et les ripostes doivent être à la hauteur du problème. Si nous voulons que l’Afrique soit des africains, ce n’est pas de la politique que nous avons besoin en ce moment, mais de l’économie, de nos propres investisseurs nationaux qui comprennent que la souveraineté d’un pays ne se limite pas à chanter l’hymne sous un drapeau. Mais viendra du courage des individus qui créent de la richesse en occupant notre espace vitale et non plus uniquement dans le commerce et la spéculation.

Si rien n’est fait par les valeureux citoyens qui n’attendent pas toujours la lune pour se jeter à l’eau, nous pourrons comme en Afrique du Sud avoir le pouvoir politique et les autres continueront de gouverner le pays à notre place, car c’est avec l’argent qu’on gouverne le pays. Et si nous n’en avons pas assez, résignons-nous au cortège d’enfumage sur la démocratie et les droits de l’homme à nous distraire à la radio et à la télévision pour nous inciter à aller voter et rien que voter sans que cela change la place à une mouche ou à un moustique.

Pour nos amis inscrits du Mali, du Burkina et du Sénégal, je n’ai pas de solution pour vous pour ce genre de rencontre préliminaire de motivation et de conscientisation. En passant hier à la douane camerounaise avec mes nombreux sacs de nouvelles semences, c’était comme si je transportais la drogue. Pour les douaniers, quand ils ne comprennent pas de quoi il s’agit, ils pensent vite qu’on veut cultiver la drogue. Alors je n’imagine même pas de vous envoyer ces semences par la poste, dans combien d’années on vous les remettra.

Mais si vous avez des contacts sur place au Cameroun, et qui savent comment vous les faire arriver au moins un mois avant la formation, merci de nous le signaler. D’ici là, je prie les anciens de nous dire comment ils ont fait pour voyager en voiture de Bamako à Douala ou à Yaoundé. La question m’est posée tous les jours par les nouveaux inscrits.

Pour confirmer votre venue à la rencontre de Samedi 13 mai, merci de nous envoyer un message par le email à travers lequel on a confirmé votre inscription. Vous recevez un code à utiliser Samedi pour entrer.

Pour les inscrits de Paris-5, nous ne pouvons malheureusement pas faire la même approche, puisque vous êtes loin du théâtre des opérations. Mais si vous êtes de passage au Cameroun, joignez-vous à nous pour cette rencontre.

Le dîner de mise à jour gratuite avec les anciens est maintenu le même samedi, mais à partir de 18 H. et vous devez envoyer un SMS à Gaelle du Rinvindaf Bafang-3 pour réserver.

Quand la bataille devient féroce, c’est là que les vrais guerriers sortent leurs talents et leur courage. L’Afrique nous attend pour la défendre, non plus avec la bouche mais avec les pioches, les houes et les tracteurs. A samedi !

Jean-Paul Pougala

Yaoundé le 9 Mai 2017

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