Les médias sociaux ont-ils éclairé la crise anglophone au Cameroun?

Au cours des deux dernières années, les conflits se sont intensifiés dans le nord-ouest et le sud-ouest du Cameroun. Le Cameroun est un pays bilingue (anglais et français) et ces deux régions sont les régions anglophones du pays. Le conflit a éclaté lorsque des avocats et des enseignants ont mené des grèves contre l’utilisation croissante du français dans les tribunaux et les écoles anglais. Depuis lors, ce qui a commencé comme une manifestation non violente est devenu un conflit qui menace de devenir une guerre civile.
Face à cette situation, les chercheurs ont examiné comment divers groupes – y compris le gouvernement, des activistes anglophones, des organisations de médias et des citoyens – utilisaient les médias sociaux pour rendre compte d’événements. Le Cameroun a une histoire de répression et de contrôle sur les médias. Le gouvernement n’a autorisé les médias de masse indépendants à opérer qu’à partir des années 1990 et la plupart des médias étaient la propriété de l’État. Dans ce contexte, les médias sociaux pourraient fournir la possibilité d’étendre la couverture de certaines questions d’une manière qui n’était pas possible auparavant et d’influer à son tour sur les politiques et les perceptions.
Les conclusions de l’étude montrent que les impacts réels des tentatives des activistes et des citoyens d’attirer l’attention internationale L’utilisation de Twitter – lorsqu’ils ont partagé des images horribles de meurtres et de destructions – n’a pas donné les résultats escomptés. Et ces tentatives de sensibilisation ne semblaient pas réduire la violence, du moins pendant la durée de notre étude. Cependant, les rapports récents sur les violations des droits de l’homme et sur le fait que la crise camerounaise est l’une des plus négligées suscitent une prise de conscience croissante à l’échelle internationale.
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