Un enfant africain sur trois est en retard de croissance

Dans un appel urgent à l’action, une étude du Forum sur la politique de l’enfance en Afrique a révélé que près de 60 millions d’enfants en Afrique n’avaient pas assez de nourriture, malgré la croissance économique du continent au cours des dernières années.
Neuf enfants africains sur dix ne répondent pas aux critères d’un régime alimentaire minimum acceptable définis par l’Organisation mondiale de la santé et deux sur cinq ne mangent pas de repas régulièrement. Le Libéria, le Congo et le Tchad figurent au bas du tableau en ce qui concerne les enfants âgés de 6 à 23 mois recevant une alimentation suffisante et diversifiée à une fréquence saine. Viennent ensuite le Zimbabwe, la Guinée-Bissau, la Gambie et la République démocratique du Congo.
La faim entrave la croissance et le développement cognitif des enfants, mais affecte également la performance économique du pays d’origine. Selon le rapport, la faim chez les enfants peut coûter près de 17% de leur PIB aux pays africains. On estime que le PIB actuel du continent a été réduit de 10% à cause du seul retard de croissance. Chaque année, la faim chez les enfants coûte à l’Éthiopie 16,5% de son PIB. Le taux pour le Rwanda est de 11,5%. Le rapport indique que «pour chaque dollar investi dans la réduction du retard de croissance, il y a un retour d’environ 22 dollars (17 £) au Tchad, 21 dollars au Sénégal et 17 dollars au Niger et en Ouganda», et si l’investissement est effectué tôt dans la vie de l’enfant, les taux de retour peuvent être encore plus élevés: jusqu’à 85 dollars au Nigeria, 80 dollars au Soudan et 60 dollars au Kenya.