Afrique du Sud: Les lesbiennes victimes de «viols correctifs»

Noxolo Nogwaza, 24 ans, revenait d’une soirée passée avec des amis. Sur son chemin, elle fût brutalement attaquée, violée et laissée pour morte dans un fossé.

Son visage était complètement déformé, ses yeux exorbités, son crâne écrasé, ses dents arrachées. Elle était méconnaissable. Des témoins ont affirmé qu’une bouteille de bière vide et un préservatif usagé étaient enfoncés dans ses organes génitaux.

Des parties de son corps ont été lacérées avec du verre. Une brique retrouvée près du corps semble avoir servi à lui écraser le visage.

Peu relayé dans la presse locale, ce fait tragique illustre un phénomène baptisé « viol correctif » et qui est de plus en plus fréquent en Afrique du Sud. Des hommes obligent des lesbiennes à avoir des relations sexuelles avec eux, jugeant que cela permettra à celles-ci d’être « soignées » et d’être remises « dans le droit chemin ».

« La mort de Nogwaza est le dernier d’une longue série de crimes sadiques visant les lesbiennes, les homosexuels et les transsexuels en Afrique du Sud », a réagi dans un communiqué l’organisation internationale Human Rights Watch.

Selon l’association Luleki Sizwe basée au Cap, 31 lesbiennes ont été tuées au cours de la dernière décennie en Afrique du Sud. Chaque semaine, plusieurs lesbiennes seraient violées dans le pays, mais il est difficile de connaître l’ampleur exacte du phénomène en raison de l’absence de statistiques officielles.

En 2008, Eudy Simelane, une ancienne joueuse lesbienne de l’équipe nationale de football féminin, a été violée par plusieurs hommes, battue et poignardée 25 fois.

Deux hommes ont été condamnés pour sa mort en 2009, mais à l’époque, les juges n’avaient pas estimé que son meurtre fût lié à son orientation sexuelle.

Critiqué pour sa complaisance envers ces crimes, le gouvernement sud-africain a annoncé la semaine dernière la création d’un groupe de travail chargé de proposer des mesures permettant de lutter contre ces agressions (campagne de sensibilisation, mise à disposition de refuges pour des homosexuels en danger, etc.).

Source : Capitalafrique

 

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